Le contexte à l'épreuve de la sociolinguistique ethnographique critique
Résumé
La réflexion que je vais développer ici en miroir du texte de Olivier de Sardan repose sur ma pratique ethnographique en sociolinguistique et sur une démarche d'analyse du discours, discours à saisir dans sa dimension interactionnelle. En suivant l'école de Genève (Roulet et al., 2001), tout discours, parce qu'il peut « susciter des réactions, peut être analysé en tant qu'intervention prenant place dans une structure d'échange semblable à celle que l'on observe dans les tours de parole successifs d'une conversation » (Laforest & Moïse, 2013 : 88). Ainsi, à partir des discours, et dans une perspective sociolinguistique, il s'agit de comprendre les processus sociaux en construction et en changement. En ce sens, ce que l'on va pouvoir définir comme le « contexte » tient une place centrale dans l'appréhension et la perception des phénomènes discursifs considérés. Le contexte permet de « situer » et d'analyser les discours dans leur complexité historique, sociale voire individuelle, mais, a contrario, les pratiques langagières informent aussi, en retour, le contexte et donc les mécanismes sociaux dont on tente de rendre compte. Dans les traces de Olivier de Sardan, je vais voir comment la notion de contexte, quoique indispensable pour nos analyses, est multiple, entre linguistique et sociolinguistique, et comment, en regard d'un terrain, elle peut laisser la place à d'autres notions, dans une approche sociolinguistique, critique et ethnographique.
Domaines
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