The construction of biodiversity as a boundary object within the OHMi Téssékéré
La construction de la biodiversité comme objet-frontière au sein de l’OHMi Téssékéré
Résumé
The Great Green Wall, a project initially developed to restore degraded ecosystems in the Sahel, includes a major reforestation component. This logically led OHMi ecologists to conduct studies on the ecological benefits of these restoration actions. These studies bear the hallmark of biodiversity assessment, as an expression of biological diversity, and have identified 32 species of woody plants, 97 species of herbaceous plants, 13 species of large wild mammals, 17 species of rodents, 11 species of reptiles, 217 species of birds, and ongoing analyses demonstrate the existence of more than 500 morpho-species of flowers-visiting insectsFollowing and in parallel with this taxonomic description of biodiversity, a chain of scientific studies on the evolution of biodiversity was progressively set up. At first, the notion of biodiversity encouraged ecologists and ethnobotanists to dialogue. Indeed, the practices linked to ligneous and/or herbaceous plants, dependent on the availability of certain local species, had in some cases disappeared. This "loss" of biodiversity and practices also challenged anthropologists working on the memory of the environment, encouraging them to collaborate with ecologists and ethnobotanists to show how this biodiversity, and its evolution, are perceived by the populations. Conceived and operationalized as an "umbrella" concept, flexible in terms of discipline, biodiversity appears to be a particularly heuristic frontier object within the OHMi Téssékéré, allowing actors with different epistemic cultures to dialogue and, beyond that, to build and implement common projects around a shared object.
La Grande Muraille Verte, projet initialement développé pour restaurer les écosystèmes dégradés du Sahel, inclut un important volet de reforestation. Ceci a logiquement conduit les écologues de l’OHMi à mener des études portant sur le bénéfice écologique liée à ces actions de restauration. Ces études portent la marque de l’évaluation de la biodiversité, comme expression de la diversité biologique, et ont permis de recenser 32 espèces de ligneux, 97 espèces d’herbacées, 13 espèces de grands mammifères sauvages, 17 espèces de rongeurs, 11 espèces de reptiles, 217 espèces d’oiseaux et les analyses en cours démontrent l’existence de plus de 500 morpho-espèces d’insectes visiteurs de fleurs.A la suite, et en parallèle, de cette description taxonomique de la biodiversité, une chaîne d’études scientifiques portant sur l’évolution de la biodiversité s’est progressivement mise en place. Dans un premier temps, la notion de biodiversité a incité écologues et ethnobotanistes à dialoguer. En effet, les usages liés aux ligneux et/ou aux herbacées, dépendants de la disponibilité de certaines espèces locales, avaient pour certains disparus. Cette « perte » de biodiversité et de pratiques a également interpellé les anthropologues travaillant sur la mémoire de l’environnement, les incitant à collaborer avec les écologues et ethnobotanistes pour montrer comment cette biodiversité, et son évolution, sont perçues par les populations. Conçue et opérationnalisée comme une notion « parapluie », disciplinairement souple, la biodiversité apparaît comme un objet frontière particulièrement heuristique au sein de l’OHMi Téssékéré, permettant à des acteurs aux cultures épistémiques différentes de dialoguer et, au-delà, de construire et mettre en œuvre des projets communs autour d’un objet partagé.
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